Conclusions

  Avant de clore cette première partie, essayons de donner une idée des revenus du village. Les chiffres avancés sont ceux d'une année que les paysans estiment d'une prospérité moyenne. Ces données sont des évaluations faites par des villageois qui semblent être très dignes de foi. Elles sont nos settles sources et nous devons nous en contenter bien qu'aucun moyen de contrôle strict n'en soit possible:
 
 
La Culture de:
Etendure en ha.
Produit à l'ha. en livres liban.
Total du produit
Blé irrigué
54
550
29,700
Blé non irrigué
30
450
13,500
Orge
25
350
8,700
Fourragères
39
300
11,700
Pommes de terre
37
2,000
74,000
Haricot
7
800
5,400
Pois chiches
5
800
4,000
Mais
3
800
4,000
Lentilles
2
800
1,600
Oignon + ail
2
400
800
Divers
1
300
300
Mûrier
3
500
1,500
Vigne
79
2,500
197,500
Total
351,100
Il est admis à hadeth que la terre reprend le quart de sa récolte sous forme de semences et d'engrais. Il reste: auxquels il faut ajouter:
263,300
Bois et pâturages
30,000
Loyer de maisons
58,000
Intérêts de créances monétaires
60,000
Travail ouvrier en dehors du village
7,000
Traitemens et appointements divers
20,000
Elevage
10,000
Apport des émigrés
200,000
Commerce + artisanat
38,000
Hôtels et tourisme
100,000
Total général
786,300
 
 

Cette somme représente 922,88 livres libanaises par tête d'habitant et par an, soit 131.740 francs franqais, équivalence de 1957, mois d'octobre.

Est-il permis d'en tirer des conclusions sur le niveau de vie et de comparer les résultats avec ceux des autres pays du Proche-Orient ou d'Europe? Il vaut mieux ne pas le faire. Les prix ne sont pas comparables. Le niveau de vie n'a pas un barème international. Les facteurs du climat n'imposent pas partout les mêmes besoins physiologiques.

Tout au plus, ces chiffres permettent d'avoir une idée, jusqu'ici isolée, mais qui pourrait servir, le jour où les études sur le revenu national et le niveau de vie seont plus avancées. Les seuls points de repère que nous puissions soumettre au lecteur étranger sont les évaluations de jeunes économistes libanais qui se promettent de faire l'étude complete de ces questions, basée sur les statistiques. D'après eux, le revenu national, par tête d'habitant et par an serait de l'ordre de 600 à 700 livres libanaises.

Cela montre que Hadeth est bien favorisé pour l'ensemble du pays. D'autant plus que les habitants ne payent pas de loyer, et que le Liban n'a pas encore établi on système d'impôts directs.

Toutes les apparences jouent en faveur de ce jugeement: aucun pauvre, vraiment besogneux, ne se trouve à Hadeth. Le déséquilibre dans le budget de telle ou telle famille est la conséquence de maladies graves, de procès mal menés, de dépenses imprévues...Les villageois vivent sans grand luxe, il est vrai. Mais leur bonne santé prouve qu'ils n'ont pas faim.

Tout laisse prévoir que les estivants viendront plus nombreux dans les années à venir, que les jardins de pommiers, de cerisiers, de pêchers, de poiriers...prendront de la place et que les émigreés reviendront investir leurs capitaux et faire progresser l'économie: it est permis de tout espéror depuis que l'eau potable et courante est dans toutes les maisons du village!

Il est à noter, cependant, que l'agriculture, y compris bois, pâturages et élevage, ne produit que 303.300 livres libanaises, soit 33,3 % sculement des revenus du bourg bien que 75% environ des activités et efforts de la population lui soient consacrés!